Action culturelle 

Cafés-lectures autour des 40 ans de la loi sur l’abolition de la peine de mort en France

Maison d’arrêt de Blois (Loir-et-Cher) – novembre 2021

Le 10 octobre 1981, paraissait au Journal officiel la loi n° 81-908 entérinant l’abolition de la peine de mort en France. François Mitterrand, fraîchement élu à la présidence de la République, en avait fait une promesse de campagne inscrite noir sur blanc dans son programme. Avec cette loi, défiant pourtant une grande majorité de l’opinion publique (à l’époque, 63 % des Français se déclaraient partisans de la guillotine), la France devenait le 35e pays abolitionniste au monde.

Quatre décennies plus tard, nombreuses étaient les conférences, expositions, et autres activités organisées çà et là en France pour commémorer cette loi, sans compter les abondantes publications éditées récemment autour de ce thème.

Dans le cadre des activités socioculturelles et sportives programmées et coordonnées par le Service de probation et d’insertion pénitentiaire (SPIP) et la Ligue de l’enseignement de Loir-et-Cher, j’ai eu le privilège d’être invitée à deux reprises par la maison d’arrêt de Blois pour présenter mon livre sur L’affaire Henri Languille, le guillotiné d’Orléans (1905).

L’objectif central de cette démarche était d’inviter les détenus à lire, s’exprimer, échanger et débattre autour de ce thème d’actualité, tout en favorisant l’acquisition de connaissances de culture générale et historique sur l’un des événements importants de notre histoire citoyenne et judiciaire.

Ainsi, après une présentation animée et en lecture de l’intrigue de mon livre, du contexte historique de l’époque et du parcours singulier de ce condamné à mort, de nombreux échanges tant intéressants que constructifs ont vu le jour avec les personnes détenues qui s’étaient inscrites à ces ateliers. À cette occasion, j’ai pu constater que la peine de mort est encore de nos jours un sujet prégnant et sensible mais chacun a pu exprimer librement son point de vue et ses opinions dans un respect collectif.

Ces cafés-lectures étaient organisés dans la bibliothèque de la maison d’arrêt qui reste un lieu à part dans une prison et très respecté des détenus. Dans cette activité, j’ai été accompagnée par Madame Carole Hardouin, une bénévole du SPIP 41 qui se rend régulièrement dans cette structure pour proposer des lectures aux personnes incarcérées.

La maison d’arrêt de Blois compte en moyenne 180 personnes détenues. Chaque année, du fait des rotations, ce sont environ 340 détenus qui empruntent 600 documents sur les 3200 disponibles au sein de cette bibliothèque (chiffres de 2018).

Je remercie vivement Messieurs Gérald Pidoux et Denis Guillerm, respectivement directeur et directeur-adjoint de la maison d’arrêt de Blois en 2021, ainsi que Madame Anne-Valérie Rio du SPIP 41 pour m’avoir sollicitée afin que j’intervienne auprès de ce public dit « empêché ».